Polestar 5 : un aperçu du vaisseau amiral électrique

Pour un journaliste automobile, les portes d'un centre de recherche et développement sont un peu comme une porte ouverte sur l'avenir. Nous sommes à Millbrook, l'un des plus importants centres d'essais du Royaume-Uni. Ici, tout est strictement confidentiel : c'est pourquoi, avant d'entrer, les caméras des smartphones sont masquées par des autocollants. Et de l'autre côté du portail, la Polestar 5 nous attend en secret. C'est un coupé quatre portes 100 % électrique, long de plus de cinq mètres, bas, large et élancé. Né sous le nom de concept Precept en 2020, il en reprend presque tout : proportions, lignes épurées, l'absence de lunette arrière, remplacée par une caméra, mais surtout, le regard fin à double lame, signature lumineuse emblématique de la marque.
Au-delà de son allure de grand tourisme, ce qui frappe d'emblée, c'est la silhouette : tendue, sculptée et jamais banale. Le capot est extrêmement bas, grâce à des solutions techniques radicales, tandis que l'arrière est imposant et musclé. Tout suggère l'efficacité aérodynamique et la présence sur la route. La silhouette élancée n'est pas un hasard : le concept initial prévoyait une berline plus luxueuse, mais l'équipe a décidé d'évoluer vers une sportivité pure, renouant avec l'inspiration directe de la Precept.
À l'intérieur, l'ambiance est scandinave : sobre, technologique et lumineuse. Le grand écran de 14,5 pouces domine le tableau de bord, remplaçant toutes les commandes traditionnelles, à l'exception de celles liées à la conduite. Les matériaux sont le fruit d'une réflexion sur la légèreté et la durabilité : des fibres de lin à l'Econyl, tout est conçu pour réduire le poids sans compromettre la qualité perçue . Même la doublure du coffre avant est fabriquée à partir de matériaux recyclés . Chaque élément que vous touchez a été développé avec deux objectifs : réduire l'empreinte environnementale et préserver une esthétique haut de gamme.
La Polestar 5 est équipée de la toute nouvelle architecture Polestar Performance (PPA), développée en interne. Cette architecture de 800 volts est optimisée pour accueillir une batterie de 112 kWh à chimie NMC (nickel-manganèse-cobalt), offrant une autonomie allant jusqu'à 565 km en cycle WLTP. Elle prend en charge la charge ultra-rapide jusqu'à 350 kW, permettant une autonomie d'environ 250 km en une dizaine de minutes.
Le projet a été mené par une équipe technique britannique de haut niveau, incluant d'anciens ingénieurs de Lotus : une collaboration qui a clairement influencé la configuration dynamique raffinée de la voiture. Le châssis, fabriqué en aluminium partiellement recyclé , utilise une technique de construction innovante et assure une grande rigidité en torsion.
La suspension à quatre bras est distinctive, avec un point d'ancrage situé à l'intérieur du moyeu de roue : une solution unique permettant d'abaisser le capot sans compromettre la dynamique. La batterie, logée sous le plancher, a été conçue comme une sorte de « bac » interne pour optimiser l'espace aux jambes, notamment pour les passagers arrière.
En version Performance, avec 650 kW (884 ch) et 1 015 Nm, la Polestar 5 abat le 0 à 100 km/h en 3,1 secondes et atteint une vitesse de pointe de 250 km/h (155 mph). Le nouveau moteur arrière a été développé spécifiquement pour cette voiture. Le châssis est adaptatif, avec amortisseurs MagneRide, et les freins sont à la hauteur des performances : disques de 400 mm à l’avant et à l’arrière, avec étriers Brembo à quatre pistons. Les pneus Michelin ont été spécialement développés pour cette plateforme.
Dans les virages de la Route des Alpes de Millbrook, aux côtés de Joakim Rydholm, responsable du développement de la dynamique des véhicules et ancien pilote de rallye, la Polestar 5 révèle sa véritable nature. Rydholm n'hésite pas à nous encourager à attaquer, et la voiture réagit avec une facilité surprenante. Malgré ses 2 500 kg , elle est facile à conduire. Le châssis communique, la direction est précise et modulable, et même dans les conditions les plus agressives, le réglage amortit efficacement les bosses. Une légère tendance au sous-virage accompagne intuitivement l'approche de la limite. Mais si l'on persiste sur l'accélérateur, le moteur arrière pousse fort et l'arrière commence à coopérer, permettant même des dérapages contrôlés.
Un mélange entre une grande berline de luxe et une supercar : toujours confortable à conduire et à bord, avec des performances exaltantes et une fluidité de conduite constante. Le prix de 144 800 € pour la version Performance n'est pas donné, mais compte tenu de la voiture, de sa puissance et du prix de certaines de ses concurrentes, il paraît raisonnable.
- J'aime : Un packaging astucieux, un style à couper le souffle.
- N'aime pas : Très confortable pour quatre personnes, moins pour le cinquième passager.
Moteur | Double moteur électrique (avant 200 kW + arrière 450 kW) |
Puissance maximale | 650 kW (884 ch) |
Couple maximal | 1 015 Nm |
Traction | Blé complet |
Batterie | NMC (Nickel-Manganèse-Cobalt) 112 kWh |
Capacité de charge CC maximale | Jusqu'à 350 kW (800 volts) |
Temps de charge CC | |
Autonomie | Jusqu'à 565 km |
Consommation WLTP | 20,9 kWh/100 km |
Amortisseurs MagneRide à quatre bras avant et arrière | |
Freins | Disques de 400 mm, étriers Brembo à 4 pistons Arrière 400 mm, deux pistons |
Dimensions | Longueur 5 087 mm, largeur 2 063 mm, hauteur 1 419 mm Empattement 3 054 mm |
Dimensions du coffre | 1 128 litres + 52 litres (avant) |
Poids | 2 500 kg |
Performance | Accélération de 0 à 100 km/h en 3,1 secondes. Vitesse de pointe 250 km/h (auto-limitée). |
Prix | 144 800 EUR |
La Gazzetta dello Sport