ESSAI. Skoda Elroq, le SUV électrique qui veut faire mieux que l'Enyaq

C'est une marque qui semble passer entre les gouttes de l'orage actuel que traverse l'automobile. Skoda peut en effet garder le sourire avec des ventes en hausse l'an dernier et en particulier sur l'électrique. Terrain où les constructeurs se livrent une terrible bataille en Europe, avec le durcissement des normes CO2 dès cette année et l'horizon 2035 avec l'interdiction des ventes de voitures thermiques neuves.

L'an dernier, la marque tchèque du groupe Volkswagen a terminé à la quatrième place en Europe (les 27 pays de l'UE et le Royaume-Uni) derrière Volkswagen, Toyota et BMW.

Et sur l'électrique, l'Enyaq décroche une jolie quatrième position aussi: derrière le duo des Tesla, Model Y et Model 3, et le Volvo EX30. Le SUV 100% électrique se paye ainsi le luxe de doubler son cousin technique, le Volkswagen ID.4, juste derrière à la cinquième place.

En France, la marque a terminé à la onzième place et vise désormais d'intégrer le top 10, en particulier avec un nouveau modèle dans sa gamme: l'Elroq.

Cet Elroq a en effet un bon potentiel pour séduire, avec en particulier un format plus compact que l'Enyaq. À 4,49 mètres, il fait en effet 17 centimètres de moins que son grand-frère dans la gamme.

Il se retrouve ainsi en concurrence directe avec deux modèles français: les Renault Scénic et Peugeot e-3008. On peut aussi le comparer avec le Kia EV3, 10 centimètres plus court à 4,39 mètres.

L'idée est aussi pour Skoda de proposer une alternative zéro émission à son Skoda Karoq. C'est d'ailleurs l'explication donnée pour le nom de ce modèle: un Karoq électrique, ce qui donne donc... l'Elroq.

C'est à l'intérieur que l'Elroq se montre particulièrement intéressant. Malgré sa taille réduite par rapport à l'Enyaq, il dispose du même empattement et donc d'un espace à bord très proche, généreux à l'avant comme à l'arrière. C'est finalement sur la taille du coffre que l'Enyaq fait la différence, avec 585 litres, contre 470 litres pour l'Elroq.

Le volume reste toutefois correct et est aménagé avec une sorte de petit hamac, qui peut permettre de ranger par exemple un manteau, ainsi qu'un filet sous la plage arrière avec un câble de recharge toujours à portée de main.

De quoi corriger l'absence de frunk, le coffre avant qu'on retrouve par exemple sur les Tesla. Pas possible non plus de disposer d'un toit ouvrant ou panoramique: ce sont vraiment les seuls bémols à signaler sur ce modèle, qui profite d'un intérieur moderne et très bien fini.

On profite ainsi d'une tablette tactile 13 pouces, avec une interface améliorée par Skoda et qui a corrigé les bugs rencontrés sur l'Enyaq. On profite toujours de Carplay ou Android Auto sans fil, un bon point. Il est complété par un écran des compteurs 5 pouces qui réunies toutes les informations nécessaires à la conduite.

Notre modèle d'essai, en finition haut de gamme "Plus", profitait en outre de l'intérieur "Lodge" qui a le mérite d'apporter un peu de lumière dans l'habitacle avec une dominante gris clair et des petits détails orange comme sur les ceintures de sécurité.

Nous avons testé ce modèle dans sa version qui propose la plus grosse capacité de batterie, la version 85 (capacité nette de 77 kWh), associé à un moteur 286 chevaux, pour une autonomie annoncée de plus de 575 kilomètres.

Lors de notre essai dans les Vosges par temps assez froid, avec un parcours mixte, en ville, sur des petites routes de montage et sur voies rapides, notre consommation était de 21 kWh aux 100 kilomètres. De quoi ainsi s'attendre à une autonomie réelle, dans de telles conditions, d'environ 350 kilomètres.

Cette version très haut de gamme s'est montrée très plaisante à conduire, avec un bon rapport entre dynamisme et confort.

Le plus impressionnant certainement: le diamètre de braquage sous les 10 mètres (il braque plus serré que la dernière Renault R5), malgré son gabarit de SUV, l'Elroq peut effectuer ainsi des manoeuvres avec une grande aisance.

On dispose également de nombreuses caméras et de la vue du dessus. De quoi être totalement à l'aise pour se stationner par exemple.

Sur la conduite électrique, on peut ajuster le freinage régénératif sur trois niveaux ou aussi passer d'un mode Drive (roues libres) à un mode B qui augmente fortement cette récupération d'énergie à la décélération.

Côté recharge, cet Elroq peut encaisser jusqu'à 175 kW en courant continu, soit une charge rapide de 10 à 80% en 25 minutes.

Pour la charge lente, en courant alternatif, il faut se contenter de 11 kW, sans possibilité d'augmenter cette puissance en option.

Les versions 85, avec la grosse batterie, démarrent à 42.470 euros avec le troisième niveau de finition "Clever". Pour notre modèle d'essai, on passe à la finition "Plus" à 44.430 euros (phares avant Matrix LED, feux arrière LED, coffre électrique...) et on ajoute quelques options: le joli vert Trimiano, des jantes 21 pouces, la pompe à chaleur, l'intérieur "Lodge". Puis le pack hiver (climatisation tri zones, sièges arrière et pare-brise chauffants), et le pack Drive DCC Plus (suspensions pilotées, direction dynamique progressive et le volant 3 branches sport en cuir multifonction chauffant avec palettes).

De quoi voir la facture finale s'approcher des 50.000 euros. Note qu'on pourra baisser du montant du bonus écologique, avec une fabrication en République tchèque, et des prix hors options qui restent sous le plafond des 47.000 euros.

Mais d'autres versions de l'Elroq se montrent bien plus abordables. Déjà la version d'entrée de gamme City 50, avec une batterie 52 kWh qui annonce 370 kilomètres d'autonomie. Une finition de base qui contient déjà beaucoup d'équipements (climatisation automatique, démarrage sans clé, le duo d'écrans, caméra de recul...).

Mais c'est sans doute la version 60 (batterie 59 kWh) avec 425 kilomètres d'autonomie qui offre le meilleur compromis, à partir de 36.620 euros (hors bonus).

À noter que des versions sportives Skoda RS et 4x4 sont prévues un peu plus tard dans l'année. De quoi satisfaire une grande partie des besoins de nombreux conducteurs.