Cinéma. « Brad Pitt voulait prendre un maximum de risques » : les coulisses du film événement sur la F1

Dans le film d'action F1, en salles ce mercredi 25 juin, la star américaine Brad Pitt fait office d'ambassadeur de luxe de la Formule 1 en jouant le rôle d'un pilote qui effectue son grand retour. Rencontre avec son réalisateur, l'Américain Joseph Kosinski.

Joseph Kosinski lors de la première mondiale de F1, à New York. Photo Sipa/Erik Pendzich/Shutterstock
« Brad a suivi un programme intensif de quatre mois, commençant par des voitures de sport, puis progressant dans les différentes catégories de voitures de course jusqu'à la F2 qu'il pilote dans le film. C'est une voiture très rapide, très dangereuse et très performante. Il voulait prendre un maximum de risques, pousser la voiture à ses limites et se surpasser. Il a même fait quelques tête-à-queue. J'ai conservé certaines de ces scènes dans le film. »
L’as du volant que seul Hollywood pouvait rêver« Brad Pitt cherchait toujours à aller plus vite. Il me rappelle beaucoup Tom Cruise. Ils travaillent tous les deux très dur et veulent offrir la meilleure expérience possible au public. J'ai pris la sécurité au sérieux, mais le risque zéro n'existe pas. Imaginez si Brad avait eu un accident ! Surtout devant des tribunes pleines à craquer ! Il y a toujours foule dans les tribunes pendant les week-end de Grand Prix. J'étais anxieux tout le temps. Mais lui et Damson Idris [acteur du film, NDLR] ont fait un travail incroyable. »
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« En Formule 1, votre coéquipier est aussi votre plus grand rival. C'est une situation propice au conflit dont vous avez besoin dans un film comme celui-ci. J'ai toujours voulu travailler avec Brad Pitt et je savais qu'il s'intéressait à la course automobile. Je savais donc qu'il devrait jouer un pilote chevronné, Sonny Hayes, car comme vous le savez, dans ce sport, les pilotes sont généralement beaucoup plus jeunes. Et puis, pour le rôle de Joshua Pearce joué par Damson Idris, j'aime l'idée d'un pilote qui semble être différent à tous points de vue. Mais ce sont deux hommes qui vont découvrir qu'ils ont en fait beaucoup en commun. Sonny Hayes voit en Joshua des qualités qu'il avait lui-même à son jeune âge et ne veut pas que Josh fasse les mêmes erreurs que lui. D'une certaine manière, il entraîne une version de lui-même ».
Du bitume aux émotions : plus qu’un simple film de course« Les courses dans F1 n'auraient aucun sens si l'on ne s'investissait pas dans les personnages. Chaque course doit faire avancer l'histoire ou nous apprendre quelque chose sur eux. J'ai passé beaucoup de temps à concevoir chaque course en collaboration avec Lewis Hamilton, qui est également producteur associé du film, afin de trouver un moyen de raconter l'histoire en respectant les règles de la F1. »
« Tout a commencé lorsque Lewis est monté dans la voiture de Brad Pitt pour évaluer ses compétences de pilote. Il a constaté que Brad était naturellement très doué, ce qui était un bon début. Pendant la saison de F1, Lewis prenait part à une séance de zoom avec moi les lundis après ses courses : nous passions en revue le scénario ligne par ligne. Je lui expliquais l'histoire que j'essayais de raconter. Et il m'aidait à trouver les rythmes de course. Ses commentaires pouvaient être très techniques, comme le type de pneus que Sonny devait utiliser ou le rapport de vitesse qu'il devait utiliser pour un virage particulier. Il connaissait ce niveau de détail, mais il m'a aussi aidé pour les aspects plus personnels du personnage de Sonny. Pourquoi il courait et ce qu'il recherchait. »
« Lewis Hamilton m'a confié qu'il n'avait jamais vu de film qui restituait véritablement la vitesse et l'intensité de son expérience au volant. Nous devions innover. Nous avons retravaillé avec Sony qui avait développé le système de caméras de Top Gun : Maverick. Nous l’avons repris, allégé, doté d’une mise au point à distance. La grande innovation est que la caméra est mobile : nous pouvions la contrôler en direct. J’avais quatre caméras sur la voiture en même temps. Il y avait 16 positions différentes sur les voitures, construites pour nous par Mercedes F1. »
Sous le capot : des voitures taillées pour le grand écran« Les voitures du film sont fabriquées par Dallara et équipées de moteurs Mécachrome. Ce sont des Formules 2 que nous avons expédiées au Centre technologique de Brackley, à 110 kilomètres au nord-ouest de Londres, où se trouve le siège de l'écurie de Formule 1 Mercedes-AMG PETRONAS. Ils ont donné aux voitures l'apparence d'une F1. Ensuite, nous avons installé le matériel de prise de vue. Nous avons trouvé des espaces sous les radiateurs pour cacher les batteries, les récepteurs, les enregistreurs et tout le matériel nécessaire au fonctionnement des caméras. Ce sont de vraies voitures de course, faites pour être filmées, pour le cinéma. »

Le réalisateur Josepk Kosinski a tourné de nombreuses scènes pendant la saison des Grands Prix, sur les vrais circuits de F1. Photo Courtesy Warner Bros
« Dans une première version du scénario, le film s'ouvrait à Monaco en 1993, pour voir l'accident de Sonny Hayes lorsqu'il était jeune pilote. Mais finalement, j'ai décidé d'ouvrir le film avec lui à notre époque, et de faire une course d'endurance à Daytona. Mais j'aurais adoré tourner à Monaco. C'est un circuit très technique. Il est très, très serré et difficile à dépasser. Notre base de tournage se trouvait au Royaume-Uni, et le circuit de Silverstone était donc l'endroit idéal pour commencer. Je voulais que chaque course ait sa propre personnalité et sa propre ambiance. Je voulais des circuits historiques comme Spa en Belgique, avec le fameux raidillon de l'Eau Rouge, l'un des virages les plus célèbres de tout le sport automobile. »
Danger en plein tournage : les risques bien réels de la F1« Dans F1, le style de conduite de Sonny Hayes est très différent de celui de la plupart des pilotes de F1. Il utilise beaucoup d'astuces et de stratégies. Il joue avec les règles. La sécurité a toujours été cruciale dans le sport automobile Le pilote Jackie Stewart, une véritable légende, m'a confié avoir perdu beaucoup d'amis à cause de la course automobile à l'époque. C'est donc une bonne chose que ce sport soit plus sûr que jamais. Avec des voitures plus performantes. Mais j'aimerais bien qu'elles aient encore une boîte manuelle. Voir Ayrton Senna changer de vitesse tout seul en conduisant à Monaco est tout simplement incroyable. »
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Kelly Condon incarne une ingénieure chargée de concevoir la meilleure voiture possible de l'écurie (fictive) APX GP. Photo Warner Bros
« J'ai été fortement inspiré par des femmes qui évoluent dans ce sport, comme Susie Wolff. Elle dirige la F1 Academy. C’est une ancienne pilote. J’ai été très impressionné par nos conversations et par les défis qu’elle a rencontrés en tant que femme dans un sport majoritairement masculin. J’ai également rencontré une aérodynamicienne de chez Mercedes. Elle m’a raconté comment elle allait au travail à vélo tous les jours pour sentir le vent dans ses cheveux : j’ai évidemment repris cette idée. L’ingénieure Bernie Collins était consultante sur le film et a aidé Kerry Condon sur son rôle d'ingénieure chargée de concevoir la voiture la plus performante possible. Elle incarne tout ce que je voulais pour le personnage. Elle tient tête et donne du fil à retordre à Sonny Hayes/Brad Pitt. »
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