Komatsu sur la transformation de Haas : « La transparence est importante »

(Motorsport-Total.com) - Au Grand Prix du Canada, l'écurie Haas a célébré sa 200e course de Formule 1, présentant un hommage à sa livrée de début 2016. Un retour symbolique sur une histoire qui a failli se terminer prématurément. Pendant la pandémie de coronavirus, la plus jeune écurie de F1 de l'ère moderne était au bord de la faillite. Mais aujourd'hui, elle est plus stable que jamais.
Haas s'est frayé un chemin au milieu de la Formule 1 Zoom Télécharger
Après une saison sportive morose avec Nikita Mazepin et Mick Schumacher sous les couleurs d'Uralkali en 2021, et une solide équipe de milieu de peloton avec un duo de pilotes frais, sous la direction d'Ayao Komatsu, le redressement semble avoir été un succès. Haas, implantée en Grande-Bretagne, en Italie et aux États-Unis, a terminé dernière du Championnat des constructeurs en 2023. En 2025, l'écurie occupe la sixième place après la course anniversaire – une performance remarquable.
« Je me souviens comme si c'était hier de la construction de la voiture, des essais de pré-saison, du voyage à Melbourne », raconte Komatsu. « Il y a eu des hauts et des bas depuis, mais je suis fier d'être là aujourd'hui. 200 courses, des progrès au sein de l'équipe, des batailles acharnées au milieu de peloton : tout le monde peut en être fier. »
Komatsu se souvient particulièrement de ses débuts fulgurants en 2016, avec notamment la sixième place de Romain Grosjean en Australie et sa cinquième place à Bahreïn. Mais il y a aussi eu des moments difficiles : « En 2019, nous avons fait fausse route et n'avons pas pu réparer la voiture. Nous étions bons en qualifications, mais pas compétitifs en course. Puis la COVID a frappé ; nous étions quasiment paralysés. Mais aujourd'hui, la situation s'améliore. »
Pas de solution miracle, mais beaucoup de solidaritéCependant, le parcours jusqu'en 2025 ne se déroule pas sans heurts. Les performances fluctuent parfois considérablement, conséquence d'un milieu de terrain resserré, où toute erreur d'équilibre est immédiatement sanctionnée. Haas a marqué de gros buts en Chine et à Bahreïn, mais a connu des difficultés considérables à Imola et en Espagne.
Esteban Ocon, qui semble libéré après son départ d'Alpine, et le débutant Oliver Bearman réalisent néanmoins régulièrement de belles performances. Ils ont déjà inscrit sept points à l'arrivée. « C'est très serré », déclare Ocon. « À Barcelone, un dixième de seconde aurait fait la différence de quatre ou cinq positions. Nous travaillons à gagner en régularité ; actuellement, le sous-virage est mon principal problème. »
En 2025, six débutants entameront leur première saison complète de Formule 1. Une raison suffisante pour s'intéresser de plus près à ces jeunes talents. Plus de vidéos sur la Formule 1
Komatsu, directeur d'équipe depuis début 2024 et successeur de Guenther Steiner, est considéré comme un fervent défenseur d'un nouvel environnement de travail transparent. Il croit au potentiel de son équipe, malgré le fait que Haas dispose de l'effectif le plus réduit de toutes les équipes. Il est donc d'autant plus important pour lui de créer un environnement qui retient les talents et attire de nouveaux collaborateurs.
Chaque détail compteLe nouveau camping-car à deux étages en est un exemple. « Certains se demandent à quoi ça sert », explique Komatsu. « Mais tout compte. La voiture, le régime de retraite, les conditions de travail, et même les vols réservés. Dans ce concours, chaque détail compte. »
Cadillac, une autre écurie américaine, se lance en Formule 1 en 2026, avec des installations ultramodernes dans la « Motorsport Valley » britannique. Aston Martin a déjà inauguré son nouveau siège social high-tech en face de Silverstone, et Racing Bulls a déménagé à Milton Keynes. Haas envisage également de moderniser son usine de Banbury, qui travaille en étroite collaboration avec la base Ferrari de Maranello. Mais le matériel ne fait pas tout, affirme Komatsu.
Une œuvre n'est qu'une boîte. Bien sûr, c'est plus joli si la boîte est moderne, mais l'essentiel réside dans la façon dont on travaille en équipe. Si l'ambiance n'est pas bonne, les gens partiront. Alors, même la plus belle boîte ne servira à rien.
C'est pourquoi l'esprit d'équipe est essentiel chez Komatsu : « La transparence joue un rôle essentiel. Nombre de ceux qui ont quitté l'équipe sont revenus car ils aimaient travailler ici. Cela en dit long sur l'environnement. »
L'équilibre entre 2025 et 2026Haas, comme beaucoup d'autres équipes de milieu de tableau, est actuellement confrontée à une décision difficile : combien d'énergie faut-il investir dans la voiture 2025 avant de se concentrer entièrement sur la nouvelle réglementation 2026 ? Ocon prône l'équilibre : « Nous avons encore beaucoup de potentiel cette année. D'autres nous rattrapent – Sauber, Racing Bulls et Alpine ne doivent pas non plus être sous-estimés. Nous devons saisir les opportunités qui se présentent. »
Le Français souligne : « Quand nous pouvions performer, nous l'avons fait. Mais il ne faut pas baisser les bras, sinon nous perdrons le contact. »
Malgré toutes les incertitudes, le vent a sensiblement tourné chez Haas. Depuis que Komatsu a pris les rênes, l'équipe semble plus concentrée, plus structurée et plus performante. Les points ne sont plus l'exception, mais la règle. Un retour à une distance de frappe au milieu de terrain semblait impensable il y a quatre ans.
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